Publiée le 28/03/2025
Maçons et couvreurs s’activent pour déposer la chape en béton coulée sur la voûte du flan nord de l’Abbatiale.
C’est bruyant, ça dégage de la poussière, mais c’est indispensable pour pouvoir en revenir à une pose traditionnelle des nouvelles lauzes.
A la fin du vingtième siècle, la réfection complète du toit a été menée en coulant une chape de béton de 20 à 30 centimètres sur laquelle les lauzes (plus petites que les nouvelles qui vont être posées) ont été scellées au ciment. Cette technique, en vogue à l’époque, n’a pas fait preuve de durabilité et tout doit être repris aujourd’hui, car le ciment s’est désagrégé et des fissures sont apparues dans le béton, entraînant des désordres à l’intérieur même du bâtiment.
L’Architecte des Bâtiments de France a dès lors préconisé de tout reprendre…en commençant par la recherche de lauzes anciennes récupérables, ou par l’ouverture d’une micro carrière locale pour extraction de lauzes neuves, cette dernière option ayant largement sa préférence. La recherche de lauzes anciennes n’ayant pas permis d’identifier un stock suffisant, la recherche d’un site d’extraction a été entreprise avec le soutien du Parc Naturel Régional des Grands Causses. Finalement, un site convenable a pu être identifié au Pinel sur le Larzac et l’extraction a commencé au printemps 2024.
Parallèlement, l’architecte du Patrimoine missionné comme maître d’ouvrage a lancé les appels d’offre pour les lots de maçonnerie et de couverture en lauzes. Après de longs mois de recherche, deux marchés ont pu être passés avec les entreprises Muzaroc pour la maçonnerie et Séverac et fils pour la taille et la pose des lauzes.
Aujourd’hui, après la phase de démolition, un lit de cailloutis et cassons de lauzes compacté va être posé sur la voûte (fin 11ème/12ème siècle). Les lauzes calcaires neuves reposeront sur ce lit selon la méthode traditionnelle utilisée depuis des siècles.
Pour la partie « nef », le déblaiement par les maçons devrait être terminé à la mi-avril, la pose des lauzes pourra alors commencer.
Il est à noter que les entreprises contrôlent chaque jour qu’aucun désordre n’apparaît à l’intérieur du bâtiment, hors poussière et grains de sable inévitables.
Photo: réunion de chantier du 27 mars 2025